Page:Huysmans - Sainte Lydwine de Schiedam (1912).djvu/205

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jaillit d’affreux méfaits qu’elle l’invita à confesser, sans aucun retard ; il écouta ce conseil et bien il fit ; car il fut à peine de retour dans ses États, qu’il mourut.

Parmi ces visiteurs qui se succédaient, du matin au soir, près de son lit, figuraient un grand nombre de religieux. Plusieurs des réponses de Lydwine aux interrogations qu’ils lui posaient, ont été notées ; celles-ci, entre autres :

Un moine de Cîteaux, ayant été promu à l’épiscopat, trembla de peur et ne voulut point accepter cette charge ; avant toutefois de résister à ses supérieurs, il s’en fut consulter la sainte. Il biaisa avec elle, disant :

— Ma chère sœur, un de mes frères, ne se jugeant pas les ressources d’esprit nécessaires, refuse une prélature qu’on lui enjoint de recevoir ; l’approuvez-vous ?

Lydwine, qui savait très bien qu’il s’agissait de lui, répliqua :

— Je crains tort que les raisons alléguées par ce frère ne soient des subterfuges ; en tout cas, il est moine, soumis par conséquent à la règle d’obéissance ; s’il ne se décide pas à la suivre, il peut être sûr d’une chose, c’est qu’en cherchant à éviter un péril médiocre, il encourra un danger plus grand.

Le cistercien, mal convaincu, se retira et finalement déclina les honneurs de l’épiscopat ; mais ce refus ne lui fut pas propice, car, ainsi qu’il dut l’avouer plus tard, Dieu le fit passer par des tribulations autrement pénibles que celles qu’il avait résolu de fuir.

D’autres religieux arrivaient aussi, qui étaient de ces esprits toujours inquiets, mal partout où ils sont