Page:Huysmans - Sainte Lydwine de Schiedam (1912).djvu/245

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Walter qui l’interrogeait pour connaître de quelle essence d’arbre provenait ce bois ; mais, ajouta-t-il, je n’en ai jamais vu de si parfumé et de si dur.

Puis, tandis que des personnes qui assistaient à cette scène, dans son atelier, s’emparaient des rognures, à cause de leur odeur, il dit au prêtre :

— Écoutez, je ne puis avec une doloire équarrir proprement votre bâton ; gardez-le tel qu’il est, cela vaudra mieux.

Walter, ennuyé de ce contre-temps, repartit en quête d’un autre ouvrier. Il finit par en rencontrer un dont tous les instruments n’avaient pas été détruits et celui-là se mit à l’œuvre ; mais il n’eut pas plutôt flairé l’arôme du rondin qu’il voulut s’approprier les copeaux, alors que Walter désirait les conserver ; et pour en avoir davantage il aurait, avec son rabot, aminci le bois de telle sorte qu’il n’en serait plus resté, si le prêtre ne le lui avait enlevé des mains et ne s’était enfui avec.

Il demanda à Lydwine, lorsqu’il lui rapporta la baguette, si elle savait le nom de l’arbre qui l’avait produite.

— Dieu le sait, fit-elle, et moi pas ; mon frère ange ne me l’a point conté.

Plus tard, à la fête de saint Cyriaque, martyr, c’est à-dire au commencement du mois d’août, l’ange conduisit Lydwine dans les pourpris de l’Eden. Là, il lui reprocha d’avoir si peu estimé son présent — ce dont elle fut très marrie — et il lui montra l’arbre, un cyprès d’une espèce particulière, et la place même à