Page:Huysmans - Sainte Lydwine de Schiedam (1912).djvu/249

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ment elle se repéra ; elle songea qu’elle n’avait jamais offert au Bien-aimé un cœur vraiment affranchi et un esprit dûment désoccupé ; elle se reprocha de ne pas s’être assez exilée de ses volontés, de ne s’être jamais entièrement bannie ; elle s’avoua ne pas s’être assez soigneusement tamisée de la lie de ce monde et elle supplia Jésus de la mettre en mesure d’expier cette avarice d’elle-même, en l’accablant d’injures et de sévices, en la traitant, ainsi qu’il avait été, Lui-même, traité.

Il la satisfit sur-le-champ.

À ce moment, Philippe, duc de Bourgogne, qui revendiquait, par droit d’héritage, au détriment de sa nièce, la comtesse Jacqueline, la possession des Provinces-unies, envahit à la tête d’une armée les Pays-Bas et installa des garnisons dans les places. Le 10 octobre, le jour où l’on célébrait la fête des saints martyrs Géréon et Victor, il entra à Schiedam. Il y fut reçu avec de grands honneurs et invité à un festin auquel furent conviés toutes les autorités de la ville et le curé qui était Jan Angeli, encore vivant à cette époque.

À la fin du repas, quatre Picards, qui faisaient partie de la maison du duc, demandèrent au curé de les conduire chez cette Lydwine dont on leur avait relaté monts et merveilles.

Il y consentit et les accompagna, eux et leurs serviteurs ; mais à peine se furent-ils introduits dans la chambre qu’ils commencèrent à tapager et, comme Jan Angeli les suppliait de se retirer, ils prétendirent