Page:Huysmans - Sainte Lydwine de Schiedam (1912).djvu/333

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

couronne, ou une tige de rose ou une palme, seule ou accompagnée d’un ange ; une dernière enfin, toute moderne, celle-là, mais assez curieuse, en tant qu’imitation des tableaux des Primitifs, est l’œuvre d’un peintre allemand Ludwig Seitz ; c’est une des mieux ; mais dans celle-là, de même que dans toutes les autres, le visage, plus ou moins persuasif, est inventé.

Il est donc, en somme, permis, puisque rien de certain ne subsiste, de nous la figurer, selon nos conceptions d’art et nos appétences de piété.

Et, ce dimanche, où j’entrevis cette extraordinaire fillette, nous pouvions véritablement nous certifier les premières impressions éprouvées dans cette ville ; les églises débordaient, étaient insuffisantes à contenir la foule des orants ; à la Visitation de Notre-Dame, des gens lisaient leur missel devant les portes laissées ouvertes, au seuil de la rue ; les communions ne décessaient pas ; après les hommes et les femmes, les pensionnats s’ébranlaient ; nulle part, nous n’avions encore constaté une si placide ardeur et j’ajouterai un respect plus absolu de la liturgie, du plain-chant exécuté non par des chantres gagés, mais par des personnes de bonne volonté, ayant de la voix et s’acquittant consciencieusement de leur tâche, décidées, pour honorer le Seigneur, à très bien chanter.

Cette petite chapelle de sainte Lydwine, dans les heures qui s’attristent, elle émerge de mes souvenirs, si lénitive, si familièrement attendrie ! et comment ne pas me rappeler aussi le cordial et le délicat accueil de son pieux et savant curé, M. l’abbé Poelhekke,