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TROIS ÉGLISES ET TROIS PRIMITIFS

aussi qu’on l’adule, mais… mais… deux œuvres incomparables, uniques chacune en son genre, deux œuvres d’une saveur particulière, jamais goûtée jusqu’alors, magnifient ce musée et justifient le voyage.

Une tête ou plutôt un buste de jeune fille de l’École Florentine du XVe siècle.

Une Vierge serrant dans ses bras l’Enfant Jésus qui tette, du maître de Flémalle.

Mal placée sur un coin de cimaise, dans une salle péniblement éclairée, la tête de la jeune fille vous étreint, dès qu’on la regarde, de ses yeux prometteurs et menaçants. Son costume, comme sa physionomie délicieuse et méchante, déconcerte. Le milieu du front est ceint d’une ferronnière sertie d’un saphir entouré de perles ; le haut disparaît sous un bandeau d’un bleu d’hortensia et la tête est, au-dessus de ce bandeau, enveloppée d’une sorte de turban blanc