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TROIS ÉGLISES ET TROIS PRIMITIFS

Renaissance, dans cette Italie qui fut alors l’auge de toutes les luxures, le réservoir de tous les crimes ; l’état des minuscules provinces régies par des despotes dont le sadisme s’exerçait en d’amoureux supplices, était effroyable ; tous se battaient, mettaient à sac avec leurs troupes de condottieri les campagnes et les villes ; mais le triomphe de la scélératesse, l’apothéose de l’ignominie était au Vatican.

Des papes se succédaient, turpides. Le calice qui servait d’urne pour les bulletins de l’élection pontificale, transélémentait l’être humain dont le nom en sortait en un véritable démon ; c’était la transsubstantiation opérée par la voix d’un Conclave, une messe noire d’une espèce spéciale, la grand’messe de la Simonie. Sixte IV, Innocent VIII étonnèrent le monde par leurs fourberies et leurs forfaits, mais à la mort de ce dernier, ce fut l’explosion des forces con-