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TROIS ÉGLISES ET TROIS PRIMITIFS

Imaginez un crâne en forme d’œuf, plaqué de deux escalopes de veau en guise d’oreilles ; avancez entre les deux outres des joues un gros nez courbe relié par des rides très creuses à une bouche porcine et vous avez l’homme. Il n’était guère appétissant pour une femme et il demeurait quand même imposant par sa vigueur et sa haute stature. L’âge lui avait glacé le sang, mais il le réchauffait par des épices, le stimulait par les citrouilles au poivre et les venaisons, par des plats saupoudrés de safran et de gingembre, arrosés par les vins volcaniques de l’Italie, par les vins secs de l’Espagne. Tels étaient, en effet, les boissons et les mets préférés de ses repas et cette combustion d’un corps, alimenté par des aphrodisiaques, elle apparaissait dans ses yeux dont les flammes noires incendiaient les femmes.

On sait que, jouant le rôle d’un évêque, Giulia présidait avec Lucrèce, près du Pape,