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FRANCFORT-SUR-LE-MEIN

encore s’associer aux furies démoniaques des Juifs, en servant d’instrument de supplice à son Fils, lorsqu’il aurait grandi ?

Comment échapper à ces obsessions, puisqu’elle ne pouvait oublier l’implacable prophétie de Siméon ?

Il est impossible aussi qu’accablée par l’atroce fixité de ces visions, elle n’ait pas, quelquefois, et pour l’Enfant et pour Elle-même, souhaité que Jésus fût homme et que le moment de l’épouvantable échéance ne fût venu ; car enfin, elle savait qu’après sa mort, il ne pourrait plus souffrir et, si humble qu’elle fût, elle ne pouvait non plus ignorer qu’Elle-même, après avoir achevé sa tâche, le posséderait à jamais dans l’Éternité bienheureuse, trônant, radieux, à la droite du Père, loin de nos gémonies, loin de nos boues.

Et si Elle désira de la sorte et par amour la