un festin d’hospitalité. Il m’interrogea touchant ma ville natale et le chiffre de ses impositions. Je l’informai qu’elles s’élevaient (chaque année) à douze mille dinars d’or environ. Il fut surpris de cela et me dit : « Tu vois cette bourgade, eh bien ! ses impositions se montent à soixante et douze mille dinars d’or. » La cause pour laquelle les revenus de l’Égypte sont si considérables, c’est que toutes les propriétés territoriales y appartiennent au fisc.
Je partis de cette bourgade et arrivai à la ville de Demenhoûr (Timenhor, ou la ville de Horus, autrement appelée Hermopolis parva). C’est une place importante dont les tributs sont considérables et les beautés très-renommées. C’est la métropole de tout le Bohaïrah (gouvernement qui tirait son nom du Bohaïrah ou lac Maréotis) et le centre de l’administration de cette province. Elle avait alors pour kâdhi Fakhr eddîn Ibn Meskîn, un des jurisconsultes de la secte de Chàfeï, qui fut investi de la dignité de kàdhi d’Alexandrie, lorsque Imàd eddîn Alkendy en fut dépouillé, à cause de