Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 1.djvu/110

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zâouïab, je me vis en songe porté sur l’aile d’un grand oiseau, qui volait dans la direction de la Kiblah (la Mecque), puis dans celle du Yémen ; puis il me transportait dans l’orient, après quoi il passait du côté du midi ; puis il volait au loin vers l’orient, s’abattait sur une contrée ténébreuse et noirâtre, et m’y abandonnait. Je fus étonné de cette vision et je me dis : « Si le cheikh m’interprète mon songe, il est vraiment tel qu’on le dit. « Lorsque je me présentai, le lendemain matin, pour assister à la prière de l’aurore, le cheikh me chargea de la diriger en qualité d’imâm. L’émir Yelmélec vint ensuite le trouver, lui fit ses adieux et partit. Les autres visiteurs qui étaient là lui firent aussi leurs adieux, et s’en retournèrent tous, après qu’il leur eut donné comme provision de route de petits biscuits. Cependant je récitai la prière surérogatoire du matin (à environ dix heures). Le cheïkh m’appela et m’expliqua mon songe ; en effet, lorsque je le lui eus raconté, il me dit : « Tu feras le pèlerinage de la Mecque, tu visiteras le tombeau du prophète, tu parcourras le Yémen, l’Irak, le pays des Turcs et l’Inde ;