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située entre la mer et le Nil, et que l’on appelle Alberzakh (la barrière). Elle renferme une mosquée et une zâouïah, dont je vis le cheikh, appelé Ibn Kofl, près de qui je passai la nuit du jeudi au vendredi. Il avait avec lui une troupe de fakîrs, hommes vertueux, pieux et excellents. Ils consacrèrent la nuit à la prière, à la lecture du Coran et à la commémoration des louanges de Dieu.

La ville actuelle de Damiette est d’une construction récente ; l’ancienne ville est celle qui a été détruite par les Francs, du temps d’Almélic assâlih. On y voit la zâouïah du cheikh Djemàl eddîn Assàouy, l’instituteur (littéral, le modèle) de la confrérie dite des Karenders (Kalenders). On appelle ainsi des gens qui se rasent la barbe et les sourcils. A l’époque où je visitai Damiette, la zâouïah était occupée par le cheïkh Feth attecroûry.


ANECDOTE.

On raconte de la manière suivante le motif qui engagea le cheïkh Djémàl eddîn Assâouy à raser sa barbe et ses sourcils. Ce cheïkh était doué d’un extérieur avantageux et d’une belle