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Pour l’hôpital (aJmaristân) qui s’élève entre les deux châteaux, près du mausolée d’Almélic Almansoiir Kalâoûn, il est impossible d’en décrire les beautés. On y a déposé une quantité considérable d’objets utiles et de médicaments. On raconte que ses revenus s’élèvent à mille dinars par jour. Les zàouïahs sont très-nombreuses au Caire ; on les y appelle khaouânik (monastères), mot dont le singulier est khânkah. Les émirs du Caire cherchent à se surpasser les uns les autres en construisant ces édifices. Chaque zàouïah est consacrée à une troupe de fakîrs, dont la plupart sont d’origine persane. Ce sont des gens instruits et versés dans la doctrine du soufisme.

Chaque zàouïah a un cheikh (supérieur) et un gardien. L’ordre qui y règne est quelque chose de merveilleux. Parmi les coutumes qu’ils suivent, relativement aux repas, se trouve celle-ci : le serviteur de la zàouïah vient trouver les fakîrs, au matin, et chacun lui indique les mets qu’il désire. Lorsqu’ils se réunissent pour manger, on place devant chacun son pain et son bouillon dans un vase séparé, et que per-