Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 1.djvu/135

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vivant qu’après sa mort. Il a confirmé par son exemple la vérité de ce vers de sa composition :

L’assiduité rapproche toutes les choses éloignées, et le bonheur ouvre toutes les portes fermées.

DU NIL D’ÉGYPTE.

Le Nil d’Égypte l’emporte sur tous les fleuves de la terre par la douceur de ses eaux, la vaste étendue de son cours et la grande utilité (dont il est pour les populations riveraines). Les villes et les villages se succèdent avec ordre le long de ses rivages. Ils n’ont vraiment pas leurs pareils dans toute la terre habitée. On ne connaît pas un fleuve dont les rives soient aussi bien cultivées que celles du Nil. Aucun autre fleuve ne porte le nom de mer (bahr). Dieu très-haut a dit : « Lorsque tu craindras pour lui, jette le dans la mer. » (Coran, xxviii, 6. Dieu s’adresse à la mère de Moïse.) Dans ces mots il a appelé le Nil Yemm, ce qui veut dire la même chose que bahr (mer). On lit dans la tradition véridique que le Prophète de Dieu arriva, lors de son voyage nocturne, au Lotus placé à l’extrême limite du paradis, et qu’il vit sortir de ses racines quatre fleuves, dont deux jaillissaient à