Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 1.djvu/141

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mide. Un des docteurs de Misr lui conseilla de n’en rien faire ; mais Ma’moùn persévéra dans son dessein et ordonna d’ouvrir la pyramide du côté du nord. On allumait un grand feu contre cet endroit, puis on y jetait du vinaigre et on y lançait des pierres avec une baliste, jusqu’à ce qu’on y eût ouvert la brèche qui existe encore aujourd’hui. On trouva vis-à-vis de cette ouverture une somme d’argent que le khalife ordonna de peser. On calcula ce qui avait été dépensé pour pratiquer la brèche ; et Ma’moûn, ayant trouvé que les deux sommes étaient égales, fut très-étonné de cela. On avait découvert que l’épaisseur du mur était de vingt coudées.


DU SULTAN DU CAIRE.

Le sultan du Caire, à l’époque où j’entrai dans cette ville, était Almélic annâcir Abou’lfeth Mohammed, fils d’Almélic almansoûr Seïf eddîn Kalàoùn assàlihy. Kalàoûn était connu sous le nom d’Alaify (de alf, mille), parce qu’Almélic assâlih l’avait acheté pour la somme de mille dinars d’or (environ quinze mille francs). Il était originaire du