Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 1.djvu/147

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ne peut lui reprocher aucune faute envers Dieu. Les émirs le redoutaient, et l’on m’a conté qu’Almélic annàcir dit un jour à ses commensaux : « Je ne crains personne, excepté Chems eddîn Alharîry. » 4° le kâdhi des kàdhis des hanbalites. A présent je ne me rappelle rien à son sujet, si ce n’est qu’on l’appelait Izz eddîn.


ANECDOTE.

Le feu Almélic annàcir donnait des audiences tous les lundis et les jeudis, dans le but d’examiner les plaintes et de recevoir les placets des plaignants. Les quatre kàdhis prenaient place à sa gauche, et on lisait les requêtes devant lui. Il chargeait quelqu’un d’interroger le requérant sur le contenu de sa demande. Notre maître, le prince des croyants, Nâcir eddîn (le défenseur de la religion, que Dieu l’assiste !) a adopté dans la même matière une conduite pour laquelle il n’a pas eu de modèle, et qui ne peut être surpassée en équité ni en humilité. Cette conduite consiste à interroger