Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 1.djvu/152

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cédé de l’émir désigné pour faire cette année-là le voyage du Hidjàz. Cet émir est accompagné de ses troupes et des porteurs d’eau, montés sur leurs chameaux. Les diverses classes de la population, tant hommes que femmes, se réunissent pour cet objet ; puis elles font le tour des deux villes du Caire et de Fosthâth, avec le mahmil, et tous ceux que nous avons cités. Les chameliers les précèdent, poussant de la voix leurs chameaux. Cette fête a lieu dans le mois de redjeb. À cette époque les projets prennent leur élan, les désirs sont excités et les impulsions se mettent en mouvement. Dieu jette la résolution de faire le pèlerinage dans le cœur de qui il veut, parmi ses serviteurs ; et ils commencent à s’y préparer.

Je partis enfin du Caire, par le chemin du Sa’id, pour me rendre dans le noble Hidjâz. Je passai la nuit qui suivit mon départ à Deïr Atthîn, dans le monastère qu’a fondé le vizir Tàdj eddîn ibn Hinnà. C’est un couvent considérable, qu’il a bâti pour y déposer de nobles ornements et d’illustres reliques, à savoir : un fragment de l’écuelle du Prophète,