Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 1.djvu/171

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lement préposés à sa garde. Lorsque la nuit arrive, ils passent leur main sur le sable, de manière qu’il n’y reste aucune trace ; et le lendemain matin l’émir vient et examine le sable. S’il y trouve une trace, il exige des Arabes qu’ils lui représentent celui qui l’a faite. Ils se mettent tout de suite à sa recherche, et il ne leur échappe pas. Alors ils l’amènent devant l’émir, qui le châtie à son gré.

Au temps de mon arrivée à Kathiâ, il s’y trouvait Izz eddîn Ostàdh eddàr (grand maître du palais) Akmâry, un des meilleurs émirs. Il me donna l’hospitalité, me traita avec honneur et permit le passage à ceux qui étaient avec moi. Près de lui se trouvait Abd eldjélil elmoghréby elouakkâf, qui reconnaissait les Barbaresques et leur pays, et il demandait à ceux d’entre eux qui arrivaient à Kathiâ, de quel endroit ils étaient, afin de ne pas les confondre avec d’autres voyageurs ; car pour les Barbaresques, on ne met aucun obstacle à ce qu’ils passent par Kathiâ.

Ensuite nous partîmes et nous arrivâmes à la ville de Ghazzah, qui est la première ville de Syrie du côté de l’Égypte. Elle est vaste, bien peuplée, ornée de belles places