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des vêtements de coton qui sont jolis et qui prennent le nom de cette ville. Ses habitants sont satiriques et ils détestent les dix premiers apôtres de Mahomet ; et, chose surprenante ! ils ne mentionnent jamais le mot dix. Quand leurs courtiers crient dans les places les marchandises à l’encan, et qu’ils en viennent au nombre dix, ils prononcent neuf plus un. Un certain Turc (mamloûc), se trouvant un jour dans Sermîn, entendit un courtier annoncer neuf et un. Alors il le frappa sur la tête avec sa masse d’armes, en disant : « Prononce dix et la massue. »

Sermîn possède une mosquée djâmi, où il y a neuf coupoles ; et ces gens n’en ont point fait dix, par persistance dans leur superstition méprisable.

De Sermîn, nous nous rendîmes à la ville de Haleb (Alep), la ville grande et la métropole magnifique. Voici ce que dit Abou’lhoçaïn, fils de Djobeïr, en la décrivant : « Le mérite de cette ville est immense, et sa renommée aura cours en tout temps. Sa possession a souvent été recherchée par les rois, et son rang a fait impression sur les hommes. Combien