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à Damas pour ses biens sans nombre. Elle fournit des cerises, plus qu’aucune autre contrée ; et l’on fait dans cette ville le dibis (espèce de sirop) qu’on nomme de Ba’albec. C’est une sorte de rob (suc épaissi) qu’on fabrique avec les raisins, et les habitants ont une poudre qu’ils ajoutent au jus et qui le fait durcir. Alors, on brise le vase où il était, et on le retire d’une seule pièce. C’est avec lui qu’on fait une pâtisserie à laquelle on ajoute des pistaches et des amandes. Elle est appelée elmolabban (en forme de briques), et aussi djeld elfaras (en forme de saucisse : littéral, pénis du cheval). Ba’albec fournit beaucoup de lait, que l’on exporte à Damas, qui est à la distance d’une journée, pour un marcheur actif. Mais, quant à ceux qui voyagent en caravane, ils ont pour habitude de passer la nuit dans une petite ville appelée Ezzabdàny, qui produit une grande quantité de fruits ; et ce n’est que le lendemain, qu’ils arrivent à Damas. On confectionne à Ba’albec les étoiles qui prennent le nom de la ville ; ce sont des ihrams (couvertures et fichus de coton) et autres vêtements. On y fabrique aussi des vases et des cuillères en bois, qui n’ont pas