Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 1.djvu/258

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les séparent, plus six autres de marbre, incrustés de différentes sortes de marbres colorés, et où l’on voit des figures d’autels (mihrâb) et autres représentations. Ils soutiennent la coupole de plomb qui est devant le mihrâb, et qu’on appelle la coupole de l’aigle, comme si l’on avait assimilé la mosquée à un aigle qui vole, et dont la coupole serait la tête. Du reste, cette coupole est une des constructions les plus merveilleuses du monde. De quelque côté que tu te diriges vers la ville, tu l’aperrois s’élevant dans l’espace, et dominant tous les autres édifices.

La cour est entourée par trois nefs, sur ses côtés est, ouest et nord ; l’étendue de chacune est de dix pas. Il y a trente-trois colonnes et quatorze pilastres. La mesure de la cour est de cent coudées, et elle offre une des plus jolies vues et des plus parfaites. Les habitants de la ville s’y réunissent tous les soirs : quelques uns lisent, d’autres racontent les traditions, et d’autres enfin se promènent. Ils ne se séparent qu’après la dernière prière du soir. Quand quelque