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Batoutah, dit-il, est peut-être le plus grand voyageur par terre qui ait jamais écrit ses voyages. Lorsque, pour la première fois, je parcourus rapidement son livre, je ne le supposai pas préférable à Damberger, le pseudo-voyageur africain ; mais une lecture plus attentive m’a convaincu qu’il a réellement été sur les lieux, et a vu ce qu’il décrit. Ses voyages consistent en un grand volume in-4o, qui est si rare en Égypte que je ne l’y ai jamais vu ; mais je sais qu’il en existe au Caire un exemplaire, bien que je n’aie pu découvrir qui en était le possesseur[1]. »

Les trois manuscrits de l’abrégé découvert par Burckhardt, et qui a pour auteur un certain Mohammed ibn Fath Allah albeïloùny, passèrent, après sa mort, dans la bibliothèque de l’Université de Cambridge. Ce fut sur ces manuscrits et sous les auspices du comité pour la traduction d’ouvrages orientaux, que le livre fut traduit en anglais par un savant orientaliste, M. Samuel Lee[2]. Comme le fait observer M. Dozy, cet abrégé ne peut donner qu’une idée bien incomplète de la relation originale. Albeïloùny a supprimé sans pitié nombre de détails géographiques et historiques rapportés par son auteur ; il s’est attaché de préférence à reproduire les anecdotes

  1. « J’ai entendu parler, pendant mon séjour au Kaire, d’un manuscrit complet de l’ouvrage de Ben Batouta, déposé dans la bibliothèque de la mosquée Elazhar. » (M. Jomard, Remarques et recherches géographiques, à la suite du Voyage à Tombouctou et à Jenné, par René Caillié. Paris, 1830, t. III, p. 153, note 1.)
  2. The travels of Ibn Batuta, translated from the abridged arabic manuscript copies, etc. London, 1829, in-4o, de xviii et 243 p. M. Lee a eu tort de supposer (p. xi et p 2, note) que son abrégé était le même que celui de M. Kosegarten. La version du savant anglais a été l’objet de deux intéressants articles de Silv. de Sacy, dans le Journal des savants. n° des mois d’août et septembre 1829.