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Dieu, se tient debout et prononce un sermon préparé pour cette occasion. Il y fait mention du mort, et déplore son trépas dans une pièce de vers. Il parle aussi de ses parents, et leur adresse des compliments de condoléance au sujet de leur perte. Il nomme le sultan en faisant des vœux pour lui, et au moment où il prononce son nom, tous les assistants se lèvent, et inclinent leur tête dans la direclion du lieu où se trouve le prince. Après cela, le juge s’assied et l’on apporte de l’eau de rose, dont on asperge les assistants, en commençant par lui, puis par celui qui est placé à côté du kâdhi, et ainsi successivement, jusqu’à ce qu’on en ait versé sur tous.

Ensuite on présente les vases du sucre, c’est-à-dire du sirop délayé dans de l’eau, que les assistants boivent, en commençant toujours par le kâdhi et ceux qui l’approchent. On offre après cela le bétel (feuilles que mâchent les Indiens), dont ils font un grand cas, et avec lequel ils traitent ceux qui leur rendent visite. C’est au point que, quand le sultan en fait cadeau à une personne, cela est plus prisé qu’un don consistant en or et en robes d’honneur. Lorsqu’un individu vient à mourir, sa famille ne mange point de bétel, jusqu’au jour des cérémonies que nous décrivons.