Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 1.djvu/315

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

La caravane resta quatre jours au dehors de Carac dans un lieu nommé Etthaniyah (la pente, la colline), et l’on se prépara à entrer dans le désert. Puis nous voyageâmes vers Mo’àn qui est la fin de la Syrie, et nous descendîmes du col d’Essaouàn vers le désert. On dit à son sujet : « Celui qui y entre est mort, et celui qui en sort est né. » Après une route de deux journées, nous campâmes à Dhât Haddj, lieu où l’on trouve de l’eau, mais où il n’y a point d’habitations. (Conf. Ritter’s Erdkunde, t. VIII, xiii, 3, p. 420, et 436-437, t. II de l’Arabie.) Ensuite nous nous dirigeâmes vers Ouàdy Baidah (la vallée de Baldah), qui est sans eau.

Nous arrivâmes à Taboûc, qui est l’endroit attaqué par l’envoyé de Dieu. On y voit une source qui fournissait d’abord fort peu d’eau ; mais quand Mahomet y descendit et y fit ses ablutions, elle donna en grande abondance de l’eau pure et limpide, et elle n’a cessé de le faire jusqu’à ce jour, par suite de la bénédiction du Prophète de Dieu. Les pèlerins de la Syrie ont la coutume, lorsu’ils arrivent dans la station de Taboûc, de prendre leurs armes, de dégainer leurs