Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 1.djvu/352

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retrouva plus ni les esclaves ni l’argent. Alors il s’abstint de manger et de boire, et il fut pris d’une maladie très-grave, par suite de la peine que lui causa ce qui lui était arrivé. J’exposai son aventure au roi, qui ordonna de lui donner l’équivalent de ce qu’il avait perdu, et qui lui dépêcha quelqu’un pour l’informer de cette détermination ; mais le messager le trouva mort. (Que Dieu très-haut ait pitié de lui !)

Nous partîmes de Médine pour aller à la Mecque, et nous fîmes halte près de la mosquée de Dhou’lholaifah, où l’envoyé de Dieu se constitua en état pénitentiel. (Cf. M. Caussin de Perceval, III, 176, 207 et 299.) Elle est à cinq milles de distance de la ville, et c’est là le terme du territoire sacré de Médine. Près de cet endroit est la rivière Al’akîk, et ce fut là que je me dépouillai de mes vêtements à coutures, je me lavai, et je revêtis le costume de mon état pénitentiel (ihrâm). le fis une prière de deux rec’ahs, et je m’obligeai à faire le pèlerinage simple de la Mecque. Je ne cessai de me conformer aux obligations prescrites (lilléral. de dire labbaïc, ou : « Me voici devant toi, ô mon Dieu ! louange à toi, etc. » ) par monts et par vaux, en montant comme en descendant, jusqu’à ce que