Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 1.djvu/37

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l’ordre de ses itinéraires et qu’il brouille les époques. Nous avons donc cru nécessaire d’obvier aux inconvénients que pourrait offrir le plan qui nous est imposé, en intercalant, dans la table des variantes, les explications historiques et géographiques qui nous paraîtront indispensables. Des parenthèses ouvertes dans le cours de la traduction, servent à éclaircir le texte, toutes les fois qu’on peut le faire en peu de mots.

Il ne faudrait pas juger de l’intérêt du récit des Voyages d’Ibn Batoutah d’après les premières pages de sa relation. Soit que la mémoire du voyageur ne lui offrît que peu de détails sur son passage à travers les régences barbaresques, soit tout autre motif, cette partie de son livre doit nous paraître fort maigre et fort écourtée. Il faut, toutefois, tenir compte des souffrances et des dangers qu’lbn Batoutah eut à surmonter dans cette première portion de ses courses. Dès son arrivée à Bougie, il fut atteint de la fièvre, et à cette maladie vint se joindre la crainte des attaques des Arabes. De Bône à Tunis, le voyageur se vit tellement affaibli par la maladie, qu’il était obligé de s’attacher sur sa selle avec la toile d’un turban, de peur de tomber. Il ne lui fut cependant pas possible de s’arrêter, à cause des dangers que présentait le chemin. A l’article de Tunis, Ibn Batoutah donne quelques détails intéressants sur la manière dont se célébrait en cette ville la fête de la rupture du jeûne. En partant de Tunis, le voyageur est choisi pour kâdhi ou juge par les gens de la caravane dont il faisait partie, et qui se composait principalement de Berbères masmoùdites.

L’intérêt augmente avec l’arrivée d’Ibn Batoutah à Alexandrie. Le voyageur nous décrit avec détail le célèbre phare de cette ville, dont un des côtés seulement était