Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 1.djvu/398

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aventurer ; car c’est là un lieu qui fait rougir, et qui couvre de confusion.

Ibn Djozay dit : « Un de nos cheïkhs pèlerins et bien avisés nous a raconté que la cause de la difficulté qu’on éprouve à entrer dans cette grotte, c’est qu’à l’intérieur, tout près de l’ouverture, se trouve une grande pierre, placée transversalement. Celui qui entre par cette fente, la face tournée vers le sol, en se penchant en avant, heurte sa tête contre la pierre, et il ne peut ni entrer, ni se redresser, puisque sa poitrine et sa face touchent la terre. L’individu est ainsi pris, et il n’est délivré qu’après des efforts, et lorsqu’on le retire de l’ouverture. Mais celui qui entre couché sur son dos réussit ; car, lorsque sa tête arrive contre la pierre placée en travers, il lève la tête et se tient assis, le dos appuyé contre ladite pierre, le milieu du corps dans l’ouverture, et ses deux pieds en dehors de la caverne. Après cela il peut se lever debout dans l’intérieur. » Mais revenons au récit de notre voyageur.