Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 1.djvu/401

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sit. Il demeura dans cet état de fatigue et d’épuisement (littéral, de soif) pendant que des corbeaux volaient sur sa tête, s’attendant à le voir mort. Lorsque le jour fut fini, que l’obscurité arriva, il se sentit un peu de force, et la fraîcheur de la nuit le soulagea. Le matin il put se tenir debout, et descendit de la montagne dans le fond d’une vallée, que des hauteurs protégeaient contre les rayons du soleil. Il continua de marcher et aperçut une bête de somme, dont il suivit les traces, et qui le conduisit à une tente d’Arabes. Lorsqu’il la vit, il tomba par terre sans pouvoir se relever. La maîtresse de la tente l’aperçut (or son mari était allé puiser de l’eau). Elle lui donna toute l’eau qu’elle avait, sans qu’il fût désaltéré. Lorsque le mari arriva, il lui fit boire une outre d’eau et il ne parvint pas à apaiser sa soif. Il le fit monter sur un âne pour le conduire à la Mecque, où il arriva le second jour, au moment de la prière de l’après-midi, mais tellement changé, qu’on l’aurait dit sortant d’un tombeau.