Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 1.djvu/403

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tions, des générosités parfaites, par leur excellent naturel, leur libéralité envers les malheureux, et ceux qui manquent d’appui, enfin par le bon accueil qu’ils font aux étrangers. Une de leurs coutumes généreuses, c’est que, toutes les fois qu’un d’eux donne un festin, il commence par offrir à manger aux fâkirs dépourvus de ressources, et assidus près du temple. Il les invite avec douceur et bonté, après quoi il leur sert des aliments. La plupart des pauvres, abandonnés, se tiennent près des fours où les habitants font cuire leurs pains ; et quand l’un d’eux a fait cuire son pain et l’emporte chez lui, ces pauvres le suivent. Il donne à chacun d’eux ce qu’il lui a destiné, et il ne les renvoie pas frustrés, quand même il n’aurait qu’un seul pain. Dans ce cas, il leur en distribue un tiers ou une moitié, de bon cœur, et sans la moindre contrariété.

Une des belles actions des Mecquois, c’est que les petits orphelins ont l’habitude de se tenir assis dans le marché, ayant chacun près de soi deux corbeilles (kouffah), l’une grande et l’autre petite. Ils appellent cela mictal (panier).