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étaient remplis de troupes de chanteurs, hommes et femmes, ainsi que de danseuses, tous esclaves du sultan. Lesdites coupoles étaient garnies d’étoffes de soie brodées d’or dans le haut et dans le bas, à l’intérieur ainsi qu’à l’extérieur. Dans leur milieu se voyaient trois réservoirs faits avec des peaux de buffles et pleins d’eau , dans laquelle on avait délayé du sirop. Tout le monde pouvait en boire, et personne n’en était empêché. On donnait à chacun, après qu’il en avait goûté, quinze feuilles de bétel, du foüfel (noix d’arec) et de la noûrah (chaux), qu’il mâchait. Ces ingrédiens rendent l’haleine très-agréable, augmentent l’incarnat du visage et la rougeur des gencives, chassent la bile, et activent la digestion des aliments.

Lorsque le cheïkh Sa’îd fut monté sur l’éléphant, on étendit par terre devant lui des étoffes de soie sur lesquelles l’éléphant marcha, depuis la porte de la ville jusqu’au palais du sultan. Il fut logé dans un hôtel près de l’habitation du roi,