Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 1.djvu/430

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

répondit affirmativement. Le fakîr reprit : La voici. » Haran ouvrit les yeux, et il se trouva près de la maison de sa mère. Il y entra, et ne dit rien à sa mère de ce qui s’était passé. Il resta près d’elle une quinzaine, et je pense que c’était dans la ville d’Açafy (Safi, dans le Maroc). Il se dirigea ensuite vers le cimetière, où il rencontra son compagnon, le fakîr, qui lui demanda de ses nouvelles. Haçan répondit : « O mon maître, j’ai envie de voir le cheïkh Nadjm eddîn. J’étais sorti de chez lui suivant mon habitude, et voici que je me suis absenté tout ce temps. Or je désire que tu me reconduises vers lui. » Le fakîr le lui promit, et lui donna rendez-vous dans le cimetière pour la nuit, suivante. Quand il l’eut trouvé dans cet endroit, il lui ordonna de faire ainsi qu’il avait pratiqué à la Mecque, savoir : de fermer les yeux, et de prendre le pan de sa robe. Haçan ayant obéi, voici qu’il se trouve à la Mecque avec le fakîr. Celui-ci lui reconunanda de ne rien dire à Nadjm eddîn, de ce qui avait eu lieu, et de n’en parler à personne. Quand il entra chez son maître, celui-ci lui dit : « Où as-tu été, ô Haçan, pen-