Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 1.djvu/443

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Koreïchites. Ceux-ci l’avaient faite très-petite, et l’envoyé de Dieu n’y changea rien, par égard pour le peu de temps qui s’était écoulé depuis leur conversion à l’islamisme. Plus tard, le khalife Abou Dja’far almansoûr voulut rétablir la ca’bah dans l’état où l’avait laissée Ibn Zobeïr. Ce fut Màlic (que Dieu ait pitié de lui !) qui l’en empêcha, en lui disant : «  commandeur des croyants ! ne fais pas de la maison sainte un jouet pour les rois ; car, toutes les fois que l’un d’eux désirera la changer, il le fera aussi. » Alors le khalife la laissa comme elle était, afin de ne pas fournir un pareil prétexte.

Les habitants des contrées limitrophes de la Mecque, comme les Badjilah, les Zahrân, et les Ghâmid, s’empressent d’assister au petit pèlerinage de radjah ; et ils apportent à la Mecque des céréales, du beurre fondu, du miel, de l’huile d’olive, des raisins secs et des amandes. Alors les prix des denrées baissent à la Mecque, la vie des habitants devient aisée et le bien-être, général. Sans les gens de ces cantons, les Mecquois se trouveraient dans des conditions d’existence fort pénibles : et l’on assure que, lorsque les premiers res-