Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 2.djvu/102

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

signa un traitement quotidien de cent dinars d’argent, équivalant à vingt-cinq dinars d’or. Le fakih se présenta un jour à l’audience du prince, et celui-ci l’interrogea touchant un hadith. Il lui cita promptement de nombreuses traditions sur le même sujet. Sa mémoire étonna le sultan, il lui jura sur sa tête qu’il ne le laisserait pas sortir de son salon, jusqu’à ce qu’il eût fait envers lui ce qu’il jugerait à propos. Puis il descendit de son siège, baisa les pieds du fakîh, et ordonna d’apporter un plat d’or, qui ressemblait à un petit thaifoûr (plat creux, gamelle) ; il y fit jeter mille dinars d’or, prit le plat de sa propre main, répandit les ducats sur le fakih et lui dit : « Ils t’appartiennent, ainsi que le plat. »

Un homme du Khorâçân, nommé Ibn achcheïkh Abderrahmân alisferâïny, dont le père s’était établi à Baghdâd, arriva un jour à la cour du sultan. Celui-ci lui donna cinquante mille dinars d’argent, des chevaux, des esclaves et des khil’ahs. Nous raconterons beaucoup d’histoires relatives à ce roi, lorsque nous traiterons de l’Inde. Nous avons rap-