Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 2.djvu/118

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parvenue aux fakîrs de l’ermitage, l’un d’eux se rendit dans l’Inde, reçut l’argent, et s’en retourna à la zâouïah avec tous ces dinars.

Nous partîmes de Câzéroûn pour la ville de Zeïdân (les deux Zeïd), appelée ainsi, parce que les tombeaux de deux compagnons de Mahomet, Zeïd, fils de Thàbit, et Zeïd, fils d’Arkam, tous deux Ansâriens, se trouvent en cet endroit. C’est une belle ville, bien pourvue de vergers et d’eau. Elle possède de superbes marchés et des mosquées magnifiques. Ses habitants sont honnêtes, pleins de piété et de bonne foi. Un d’entre eux était le kâdhi Noûr eddîn Azzeïdàny ; il se rendit dans l’Inde, et fut investi de la dignité de juge à Dhibet Almahl (les Maldives), qui font partie de cette contrée. Dhibet Almahl est le nom d’un grand nombre d’îles, dont le roi était Djélàl eddîn, fils de Salàh eddîn Sâlih ; le kàdhi épousa la sœur de ce roi. Quant à ce dernier, son histoire sera rapportée ci-après, ainsi que celle de sa fille Khadîdjah, qui hérita de la royauté de ces îles après lui. Le kâdhi Noùr eddîn mourut aux Maldives.