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population du Mabrah donnait à manger aux bestiaux des poissons séchés au soleil.

On remarquera sans doute le long article consacre à Zhafàr par notre voyageur : Ibn Batoutah y passe successivement en revue les diverses productions de la contrée, telles que la banane, le bétel et le coco. Il s’étend surtout avec complaisance sur ce dernier fruit, et décrit les divers usages auxquels on l’employait. A Zhafàr, Ibn Batoutah reprend la mer sur un petit navire, appartenant à un individu originaire de l’île de Massîrah (Moseirah). Il touche d’abord à Hâcic, dans la baie de Khouriân et Mouriân, Curia Muria des anciens navigateurs. Cette portion du récit d’Ibn Batoutah doit être comparée avec la relation d’un marin anglais, le capitaine S. B. Haines, qui a récemment exploré les côtes sud et est de l’Arabie. Nous devons faire observer, toutefois, que notre auteur est cité d’une manière peu exacte dans ce passage de l’intéressant mémoire de M. Haines : « La population voisine de la mer (à Ràs Nous, à la pointe sud-ouest de la baie de Curia Muria), est peu considérable ; certainement sur cette partie de la côte nous ne trouvâmes qu’un petit nombre de malheureux, à moitié allâmes, qui s’intitulent serviteurs de Nébi Saleh Ibn Houd, office auquel ils paraissent attacher une importance considérable, et dont ils sont très-orgueilleux ; leur pauvreté peut être expliquée par ce fait, qu’ils dépendent principalement, pour leur subsistance, de la générosité des voyageurs. Ce sont de misérables créatures, presque nues, et vivant dans des huttes basses, de forme circulaire, construites peu solidement en pierres, et couvertes d’herbes marines et de branches de petits arbres, dépouillées de leurs feuilles. Leurs huttes répon-