Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 2.djvu/158

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ensuite à Baghdâd, à l’époque du voyage de la caravane, pour me diriger vers le noble Hidjâz.

Je sortis de Baghdâd, et me dirigeai vers une station près du Dodjaïl (petit Tigre), fleuve qui est dérivé du Tigre, et qui fournit de l’eau à beaucoup de villages. Après deux jours de marche, nous descendîmes dans un gros bourg, nommé Harbah, qui est fertile et vaste. Nous continuâmes notre voyage et campâmes en un lieu au bord du Tigre, à côté d’un château appelé Alma’choâk (l’objet aimé). Il est bâti près du Tigre, et au côté oriental de ce château se trouve la ville de Sorra man raâ (quiconque l’a vue a été réjoui). On la nomme aussi Sâmarra et Sâm râh. Le sens de cette dernière dénomination, en persan, est : « le chemin de Sâm », car râh veut dire chemin. (Sâm est le nom d’un héros iranien, aïeul du fameux Rustem.) La ruine s’est emparée de cette ville, de sorte qu’il n’en reste debout qu’une fort petite portion. Le climat en est tempéré, et la beauté admirable, malgré ses malheurs et la destruction de ses vestiges. On y