Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 2.djvu/173

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ce dernier l’aperçut, il dit : « Quel est ce malheureux cheïkh qui raccompagne ? » Le kâdhi répartit : « Oui, par Dieu, je suis tel que tu le dis ; mais contente ta femme. » Leur entretien s’étant prolongé, des personnes survinrent, qui reconnurent le juge et le saluèrent. Alors le mari eut peur et fut couvert de confusion. Mais le juge lui dit : « Ne crains rien, et répare le tort que tu as envers ta femme. » Le mari donna satisfaction à son épouse ; le kâdhi leur fournit la somme nécessaire à la dépense de ce jour-là, et il partit. J’ai vu ce kâdhi, qui me donna l’hospitalité dans sa maison.

Je me remis en route pour retourner à Baghdâd, et arrivai à la ville de Mossul, que nous avons déjà mentionnée. Je trouvai hors de ses murailles sa caravane, qui se dirigeait vers Baghdâd. Parmi les pèlerins, il y avait une femme pieuse, servante de Dieu, appelée « la Dame dévote », et qui descendait des khalifes. Elle avait fait plusieurs fois le voyage de la Mecque, et elle jeûnait assidûment. Je la saluai, et me mis sous sa protection. Elle était accompagnée d’une troupe de fakirs qui la servaient : mais elle mourut