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Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 2.djvu/181

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flèches, et tuèrent une femme, accusée d’avoir excité au combat les habitants de la Mecque. Tous les Turcs qui faisaient partie de la caravane montèrent à cheval, ainsi que leur commandant Khâss Turc. Alors le juge, les prélats et les modjâouirs allèrent au-devant d’eux, portant au-dessus de leur tête des exemplaires du Coran, et réclamèrent la paix. Les pèlerins entrèrent à la Mecque, y prirent ce qui leur appartenait, et partirent pour l’Égypte.

Ces nouvelles étant parvenues au roi Nâcir, il en fut attristé, et envoya des troupes à la Mecque. L’émir ’Athîfah, ainsi que son fils Mobàrec, s’enfuirent ; son frère Romaïthah et ses fils se retirèrent à Wàdi Nakhlah. Quand l’armée fut arrivée à la Mecque, l’émir Romaïthah expédia un de ses enfants, afin d’obtenir un sauf-conduit pour lui et ses fils. On le leur accorda, et alors Romaïthah se rendit près du commandant, tenant dans la main son linceul (en signe de soumission à la volonté du vainqueur). Il fut revêtu d’une robe d’honneur, et on lui livra la ville de la Mecque. Les troupes retournèrent au Caire : car le feu roi Nâcir était doux et très humain.