Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 2.djvu/207

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meaux, et ils en égorgent plusieurs centaines chaque jour. Ils ont aussi beaucoup de moutons, et sont de riches marchands. C’est à Makdachaou que l’on fabrique les étoffes qui tirent leur nom de celui de cette ville, et qui n’ont pas leurs pareilles. De Makdachaou on les exporte en Égypte et ailleurs. Parmi les coutumes des habitants de cette ville est la suivante : lorsqu’un vaisseau arrive dans le port, il est abordé par des sonboûks, c’est-à-dire de petits bateaux. Chaque sonboûk renferme plusieurs jeunes habitants de Makdachaou, dont chacun apporte un plat couvert, contenant de la nourriture. Il le présente à un des marchands du vaisseau, en s’écriant : « Cet homme est mon hôte » ; et tous agissent de la même manière. Aucun trafiquant ne descend du vaisseau, que pour se rendre à la maison de son hôte d’entre ces jeunes gens, sauf toutefois le marchand qui est déjà venu fréquemment dans la ville, et en connait bien les habitants. Dans ce cas, il descend où il lui plaît. Lorsqu’un commerçant est arrivé chez son hôte, celui-ci vend pour lui ce qu’il a apporté et lui fait ses achats. Si l’on achète de ce