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Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 2.djvu/21

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noient souvent le prix de la paix[1]. » Quoi qu’il en soit de la réalité des liens qui unissaient la femme grecque d’Uzbec khân à la famille impériale de Byzance, cette princesse, étant devenue enceinte, obtint de son époux la permission de se rendre à Constantinople pour y faire ses couches, et notre auteur fut autorisé à l’accompagner.

La relation du voyage d’Ibn Batoutah à Constantinople. morceau qui termine presque le présent volume, offre de sérieuses difficultés. Ce voyage doit avoir eu lieu vers la fin de l’année 734 de l’hégire, c’est-à-dire vers le mois d’août 1334. En effet, Ibn Batoutah atteste (p. 248) qu’il accomplit, pour la cinquième fois, les cérémonies du pèlerinage à la Mecque dans l’année 732 (1332), et il fournit un synchronisme irréfragable, en ajoutant que, dans cette même année, le sultan Almelic Annâcir fit pour la dernière fois le pèlerinage[2]. On voit, par deux endroits de la relation de l’Asie Mineure, que l’auteur se trouvait en cette contrée dans les mois de ramadhàn et de dhou’lhiddjah de l’année suivante. Enfin, nous savons qu’à la fin du mois de ramadhàn 734 (mai 1334), il était dans le camp du sultan Uzbec, et qu’il partit pour Constantinople le 10 de chawwàl (14 juin 1336). Cependant, au commencement de la seconde partie de sa relation, Ibn Batoutah dit positivement (ms. 910, fol. 81 v°) qu’il arriva près du fleuve Sind le premier jour du mois de moharrem 74 (12 septembre 1333). Cela est de toute impossibilité, puisque, sans parler des dates qui contredisent cette dernière, on ne saurait admettre qu’une seule an-

  1. Histoire du Bas-Empire, par Lebeau et Ameilhon, t. XXIV, p. 239, 240.
  2. Conf. les Orientalia, t. II, p. 353.