Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 2.djvu/210

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naire d’Égypte, un eunuque en sortit et salua le juge, qui lui dit : « Remets le dépôt qui t’est confié, et apprends à notre maître le cheikh que cet homme-ci est arrivé du Hidjàz. « L’eunuque s’acquitta de son message et revint, portant un plat dans lequel se trouvaient des feuilles de bétel et des noix d’arec (faoufel). Il me donna dix feuilles du premier, avec un peu de faoufel, et en donna la même quantité au kâdhi ; ensuite il partagea entre mes camarades et les disciples du kâdhi ce qui restait dans le plat. Puis il apporta une cruche d’eau de roses de Damas, et en versa sur moi et sur le kâdhi, en disant : « Notre maître ordonne que cet étranger soit logé dans la maison des thâlibs. » C’était une maison destinée à traiter ceux-ci. Le kâdhi m’ayant pris par la main, nous allâmes à cette maison, qui est située dans le voisinage de celle du cheïkh, décorée de tapis et pourvue de tous les objets nécessaires. Plus tard ledit eunuque apporta de la maison du cheïkh un repas ; il était accompagné d’un des vizirs, chargé de prendre soin des hôtes, et qui nous dit : « Notre maître