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cette ville sont ceux des hommes qui ressemblent le plus, dans leurs usages, aux gens du Maghreb. Je logeai, par exemple, dans la maison du prédicateur de la mosquée principale, lequel était ’Iça, fils d’Aly, homme jouissant d’une grande considération, et doué d’une âme généreuse. Il avait des femmes esclaves, nommées à l’instar de celles de la Mauritanie. L’une s’appelait Bokhaït (petit bonheur), l’autre Zâd almâl (provisions de richesse), noms que je n’avais entendu prononcer dans aucun autre pays. Presque tous les habitants de Zhafâr portent la tête découverte et sans turban. Dans chacune de leurs maisons il y a une natte de feuilles de palmier, suspendue dans l’intérieur du logement, et sur laquelle le chef de famille se place pour prier, et cela précisément à la manière des Occidentaux. Enfin, ils se nourrissent de millet. Cette similitude entre les deux peuples confirme l’opinion d’après laquelle les Sanhâdjah et autres tribus de la Mauritanie tirent leur origine de Himyar, famille du Yaman.

Dans le voisinage de Zhafâr, et entre ses vergers, se voit la zâouïah du pieux cheikh, le serviteur de Dieu, Abou Mohammed, fils d’Abou Becr, fils d’Iça, originaire de cette