Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 2.djvu/235

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avoir avalé cette eau, il prend un morceau de l’écorce, et le façonne à l’instar d’une cuiller, avec laquelle il enlève l’aliment qui se trouve dans l’intérieur de la noix, et dont le goût ressemble à celui de l’œuf, lorsqu’il est rôti, mais qu’il n’est point encore tout à fait cuit ; et il s’en nourrit. C’était là ma nourriture tout le temps de mon séjour aux îles Maldives, qui fut d’une année et demie. Une autre merveille de cette noix, c’est que l’on fabrique avec elle de l’huile, du lait et du miel.

Quand on veut en extraire du miel, les domestiques qui ont soin de cette sorte de palmiers, et qui s’appellent alfâzâniyah, montent sur le cocotier, matin et soir, à l’époque où ils veulent recueillir l’eau de cet arbre, dont ils font le miel, et à laquelle ils donnent le nom d’athwâk. Pour cela, ils coupent le rameau d’où sort le fruit, et ils en laissent subsister la longueur de deux doigts, où ils attachent un petit chaudron. L’eau qui coule du rameau tombe goutte à goutte dans cet ustensile, et s’il a été attaché le matin, le