Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 2.djvu/250

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éveillé, et toutes les fois que ce dernier bougeait, je lui parlais, pour lui montrer que je ne donnais pas. Nous demeurâmes ainsi jusqu’à l’aurore ; nous nous dirigeâmes alors vers le chemin, et vîmes des gens qui apportaient des denrées à la ville. J’envoyai le guide pour chercher de l’eau, mon compagnon ayant pris les habillements ; et il y avait entre nous et la ville, des vallons et des fossés. Le guide nous apporta de l’eau, que nous bûmes, et cela se passait à l’époque des chaleurs.

Enfin, nous arrivâmes à Kalhât, où nous entrâmes dans un état d’extrême souffrance. Ma chaussure était devenue trop étroite pour mon pied, de sorte qu’il s’en fallut de peu que le sang ne coulât de dessous les ongles. Lorsque nous atteignîmes la porte de la ville, il arriva, pour comble de malheur, que le gardien nous dit : « Il faut absolument que tu ailles avec moi chez le commandant de la ville, afin qu’il soit informé de ton aventure, et qu’il sache d’où tu viens. » J’allai avec lui, et je trouvai que l’émir était un homme de