Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 2.djvu/268

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talité. Il m’envoyait des aliments et des fruits par un de ses fils, qui était au nombre des gens pieux, très-humble, jeûnant presque continuellement et fort assidu à dire ses prières. La condition de ce cheikh Abou Dolaf est extraordinaire et étrange, car la dépense qu’il fait dans cet ermitage est considérable : il distribue des dons superbes, fait présent aux autres de vêtements et de chevaux de selle ; en un mot, il fait du bien à tous les voyageurs, de sorte que je n’ai pas vu son pareil dans cette contrée ; et pourtant on ne lui connaît pas d’autre ressource que les offrandes qu’il reçoit de ses frères et de ses compagnons. Aussi beaucoup de personnes prétendent qu’il tire du trésor invisible de Dieu les sommes nécessaires à sa dépense.

Dans son ermitage se trouve le tombeau du pieux cheïkh, de l’ami de Dieu, du pôle, Dânïâl, dont le nom est célèbre dans ce pays, et qui jouit d’un rang éminent parmi les contemplatifs. Ce sépulcre est surmonté d’une haute coupole, élevée par le sultan Kothb eddîn Temehten (Tehemten), fils de Thoûrân châh. Je passai un seul jour près du cheïkh