Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 2.djvu/284

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d’Alâïa, Youcef bec (bec veut dire roi), fils de Karamân. Son habitation était située à dix milles de la ville, et nous le rencontrâmes assis, tout seul, près du rivage, au haut d’une colline qui se trouve dans cet endroit. Les émirs et les vizirs se tenaient plus bas, et les soldats étaient rangés à sa droite et à sa gauche. Il avait les cheveux teints en noir. Je lui donnai le salut, et il m’interrogea touchant le temps de mon arrivée. Je l’informai de ce qu’il désirait savoir et je pris congé de lui ; il m’envoya un présent.

Je me rendis d’Alâïa à Anthàlïah. Le nom de cette dernière ville ne diffère pas de celui d’Anthâkïah, en Syrie, (Antioche), si ce n’est que le câf (h) y est remplacé par un lâm (l). C’est une des plus belles villes du monde ; et elle égale en étendue et en grandeur les cités les plus magnifiques, les plus peuplées et les mieux construites. Chaque classe de ses habitants est entièrement séparée des autres.