Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 2.djvu/315

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nouveaux venus, beaucoup plus que n’en font les autres. Une des coutumes de ce pays consiste en ce que, dans toute localité où il n’y a pas de sultan, c’est l’akhy qui remplit les fonctions de gouverneur. Il donne des chevaux et des vêtements aux voyageurs, et leur fait du bien selon la mesure de leur mérite. L’ordre que suit ce gouverneur, dans l’exercice de son autorité (mot à mot : dans son commandement et dans sa défense) et ses promenades à cheval est le même que celui des rois.

Nous nous rendîmes ensuite à la ville de Siwâs. C’est une des possessions du roi de l’Irâk, et la plus grande ville qui lui appartienne dans ce pays. Ses émirs et ses percepteurs y font leur résidence. Elle est bien construite ; ses rues sont larges et ses marchés regorgent de monde. On y voit une maison qui ressemble à un collège et qui est appelée la maison du seïdat (dâr assiyâdah, « l’hôtel du pouvoir » ). Il n’y loge que des chérîfs (descendants de Mahomet), et leur chef y habite ; on leur y assigne, pour tout le temps de leur séjour, des lits, de la nourriture, des bougies et autres ob-