Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 2.djvu/330

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du sultan. Lorsque nous fûmes arrivés près de cette dernière, le souverain enleva de sa propre main son coussin, et s’assit avec nous sur les tapis. Le docteur prit place à sa droite, le kâdhi, à la suite du fakîh, quant à moi, je venais immédiatement après le juge. Les lecteurs du Coran s’assirent au bas de l’estrade ; car ils ne quittent jamais le sultan, quelque part qu’il donne audience. On apporta des plats d’or et d’argent, remplis de sirop délayé où l’on avait exprimé du jus de citron et mis de petits biscuits, cassés en morceaux ; il y avait dans ces plats des cuillers d’or et d’argent. On apporta en même temps des écuelles de porcelaine, remplies du même breuvage, et où il y avait des cuillers de bois. Les gens scrupuleux se servirent de ces écuelles de porcelaine et de ces cuillers de bois. Je pris la parole pour rendre des actions de grâces au sultan et faire l’éloge du docteur ; j’y mis le plus grand soin, cela plut au sultan et le réjouit.