Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 2.djvu/345

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mon et une exhortation, et fut très-éloquent. Ensuite on se mit à chanter et à danser, et ce fut une nuit très-imposante. Ce prédicateur était un homme fort pieux ; il jeûnait habituellement, et ne rompait le jeûne que tous les trois jours ; il ne mangeait que ce qu’il avait gagné par le travail de ses mains, et l’on disait qu’il n’acceptait de repas chez qui que ce fût. Il n’avait ni habitation, ni d’autres meubles que les vêtements dont il se couvrait ; il ne dormait que dans le cimetière, et il prêchait et exhortait dans les réunions. Un certain nombre d’hommes faisaient pénitence entre ses mains, dans chaque assemblée. Je le cherchai, après cette nuit-là, mais je ne le trouvai pas. Je me rendis au cimetière sans le rencontrer ; et l’on me dit qu’il y allait lorsque tout le monde dormait.


ANECDOTE.

Pendant que nous nous trouvions, cette nuit de l’âchoûrâ, dans l’ermitage de Chems eddîn, le susdit Medjd eddîn y prononça un sermon à la fin de la nuit. Un des fakîrs poussa un grand cri, à la suite duquel il perdit connaissance. On