Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 2.djvu/349

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jeunes-gens-frères. En quittant cette bourgade, nous marchâmes un jour entier parmi des rivières dont les bords étaient plantés de grenadiers, qui portaient les uns des fruits doux, les autres des fruits acides. Nous arrivâmes ensuite près d’un lac, à huit milles de Yeznîc, qui produit des roseaux. On ne peut entrer dans cette ville que par un seul chemin, semblable à un pont, et sur lequel il ne peut passer qu’un cavalier à la fois. La ville de Nicée est ainsi défendue, et le lac l’entoure de tous côtés. Mais elle est en ruines (Coran, ch. ii, p. 261), et n’est habitée que par un petit nombre d’hommes au service du sultan. L’épouse de ce prince, Beïaloûn khâtoûn, y réside, et commande à ces hommes ; c’est une femme pieuse et excellente.

Le ville est entourée de quatre murs, dont chacun est séparé de l’autre par un fossé rempli d’eau. On y entre par des ponts de bois, que l’on enlève à volonté. A l’intérieur de la ville se trouvent des jardins, des maisons, des terres et des champs ensemencés. Chaque habitant a sa demeure,