Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 2.djvu/35

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pays ; elle occupe un vaste terrain ; elle possède des avenues admirables, beaucoup de vergers et des fruits excellents. Sa part de beauté et d’abondance a été grande, car c’est le lieu de réunion de deux mers, l’une d’eau salée, et l’autre d’eau douce. Il n’y a pas dans le monde entier de lieu plus riche en palmiers que cette ville. Les dattes se vendent, dans son marché, à raison d’un dirhem les quatorze livres de l’Irâk ; et le dirhem du pays équivaut au tiers de la petite pièce d’argent appelée nokrah. Le kâdhi de Basrah, Hoddjat eddîn, m’envoya un panier de dattes qu’un homme avait de la peine à porter. Je voulus les vendre, et j’en retirai neuf dirhems. Le portefaix en prit trois, comme salaire du transport de la corbeille depuis mon logis jusqu’au marché. On fait à Basrah, avec les dattes, un miel qu’on appelle saïlan (découlement) ; il est excellent et a le goût du sirop. La ville est composée de trois quartiers : 1° celui de Hodhaïl, dont le chef est le cheïkh illustre Alâ eddîn, fils d’Alathîr, un des hommes généreux et distingués. Il me donna l’hospitalité,